Le patient transporté sur la pochette pourrait bien être Blur lui-même.
1996 : au sommet de sa gloire britpop Blur a été dépassé par la fusée Oasis. La rivalité entre les deux groupes, nourrie par la presse, dérive en un affrontement puéril. L’évidence : stopper cette course futile et prendre un autre chemin. Blur était anglocentrique en réaction au rock grunge américain ?
Inspiré par Pavement, Blur s’ouvre aux Etats-Unis et réalise une synthèse magnifique entre ce son brut et leur pop mélodique (écoutez Beetlebum ci-dessous). Avec certains morceaux plus abrasifs, mélancoliques ou expérimentaux, l’album est très varié. Avec le recul, Blur est l’album qui permet au groupe de passer à un autre niveau en quittant sa zone de confort.
Le disque suivant, le très bon 13, plus expérimental, complètera encore la palette du groupe. Ainsi mis en confiance, Damon Albarn fondera ensuite Gorillaz ou collaborera avec des musiciens de tous continents. Brexit ou pas, il continue à s’ouvrir au Monde !