C’est à Francfort en 1958 que plusieurs ancien SS du camp d’Auschwitz ont été jugés par un tribunal allemand de la RFA de l’époque.
Ce fut un tournant historique qui permit à la jeune démocratie allemande de prendre conscience du travail de mémoire qui lui restait encore à faire après le procès de Nuremberg.
Ce film nous montre la minutieuse enquête menée par la petite équipe du procureur général Fritz Bauer. Sur plusieurs années, et parfois malgré les réticences d’autres magistrats et policiers, nous assistons aux interrogatoires éprouvants de plusieurs survivants du camp d’Auschwitz, de l’énorme travail dans les archives nazies, collectées par les américains, et plus dérangeant encore aux premiers échanges avec ces anciens bourreaux, parfaitement intégrés dans la nouvelle société allemande. Car la société allemande est en plein développement économique en cette fin des années 50 et le film le montre bien par l’architecture, par les vêtements des personnages et plusieurs autres détails. Cette histoire nous montre aussi la force du droit quand il parvient à s’exercer dans une société démocratique.
Sur la base d’une grande précision des faits historiques, le réalisateur a créé un personnage de fiction qui nous accompagne dans le récit et que nous accompagnons en retour, dans ses doutes et son évolution. Plusieurs seconds rôles viennent très justement en contrepoint des émotions du narrateur pour faire progresser l’histoire. La mise en scène classique est assez sobre au service d’une histoire collective forte et encore souvent méconnue.